
Gilles Vervisch est parti...stop
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Howard Carter,...stop
sur les rives du Nil....stop
Retour le 4 janvier 2010...

Au gré de la visite, trois personnalités du monde politique, associatif, économique, culturel ou médiatique se découvrent et commentent librement l’actualité.Pour échanger sur ces sujets, comme d’habitude, trois invités :
Philosophie. Ce petit traité, rédigé par Gilles Vervisch, prof agrégé, se propose de donner des clés afin de philosopher quotidiennement. Instructif et plein d'humour.Ceux qui croient trouver des réponses toutes faites en seront pour leurs frais. Comment ai-je pu... est un livre de philosophie. Une matière qui, comme chacun sait, incite à penser par soi-même. Gilles Vervisch préfère donc donner des pistes de réflexion, afin de tenter d'éclairer d'un jour nouveau nos décisions, nos choix, nos renoncements...
Ainsi, le chapitre Comment ai-je pu rester aussi longtemps avec un mec aussi con ? trouve des réponses du côté de la préservation de l'espèce humaine, du fantasme, et même du mythe de la caverne de Platon... Comment échapper à l'ennui du dimanche après-midi va voir du côté de Sisyphe, de l'absurdité de la vie, de notre condition de mortel et pour tout dire, du sens de l'existence.
Il ne faut pas s'y tromper : ceci est de la philosophie. Certains passages nécessitent une lecture attentive, voire plusieurs lectures. Mais Gilles Vervisch a le chic pour vulgariser et faire comprendre. Surtout, la nature l'a doté d'un sens de l'humour corrosif, qu'il sait parfaitement mettre au service de sa discipline.
Bien sûr, on peut toujours remarquer que le débat sur l'identité nationale est une idée lancée en forme de leurre pour occuper les éditorialistes et autres journaleux qui, d'ailleurs, n'ont pas manqué de mordre à l'hameçon. Du coup, on pourrait estimer qu'il n'y a pas lieu de débattre."1. Groupe d'hommes auxquels on suppose une origine commune."Reste à savoir qui est ce "on". S'agit-il de l'ethnologue, de l'historien ou de l'anthropologue? Dans ce cas, il faudrait savoir de quelle origine on parle, aussi bien dans sa nature (ethnique, politique, religieuse, géographique, etc.), que dans le temps: on remonte jusqu'à quand? Quelle époque considère-t-on comme étant "l'origine" d'une nation? Pour la France, par exemple; on pourrait considérer que la naissance de la Nation remonte à la Révolution de 1789. Pourtant, les individus qui ont déclaré l'institution de la Nation Française se reconnaissaient déjà, alors, une origine commune. Faut-il remonter au moyen-âge? A l'antiquité, plutôt, comme lorsqu'on parle de "nos ancêtres les gaulois"? Mais ne s'agit-il pas plutôt des francs et de Clovis, leur premier roi? Il faut plutôt admettre que l'origine est bien difficile à définir, et ceux qui pensent pouvoir identifier des "français de souche", aurait bien du mal à nous dire à quelle époque leur arbre a été planté et surtout, de quelle espèce il s'agit! En fait, chaque "nation" est constituée et continuellement transformée par des flux de migrations. Personnellement, j'ai un grand-père qui est né en Belgique, à Anvers. Je suis donc loin d'être un français de souche, quelle que soit l'origine qu'on voudrait définir arbitrairement.
Qu'est-ce que la Nation? C'est une idée. Elle n'est en rien définie par un territoire géographique, par exemple. Non, la nation, c'est l'idée d'avoir des choses en commun avec d'autres individus. C'est l'idée d'appartenir à un groupe, d'être le membre d'un corps qui forme un tout. La Nation n'est rien d'autre que la mesure dans laquelle un ensemble d'individus se reconnaît des points communs par lesquels ils forment, tous ensemble, une unité. Le "on" de la Nation ne semble donc pouvoir être le regard extérieur d'un scientifique, ethnologue ou autre. C'est le sentiment, l'idée, le vécu, la conscience de ceux-là mêmes qui sont censés former la Nation.
Voilà! La Nation, c'est une communauté politique, autant dire une communauté soumise à un ensemble de lois qui sont les mêmes pour tous, et c'est sans doute le critère le plus indiscutable qu'on puisse trouver. Ainsi, l'identité nationale, c'est-à-dire la reconnaissance qu'on les individus de faire partie d'une même Nation peut se définir par la reconnaissance d'une même autorité politique (en France, les différents pouvoirs élus par les électeurs), et l'obéissance aux mêmes lois (en France, celles qui sont votées par les représentants du peuple). C'est sur ce seul critère que l'on peut défendre l'idée d'une identité nationale, et je n'en vois pas d'autres. Ainsi, dès lors qu'un individu reconnaît la République Française et ses lois comme les autorités suprêmes auxquelles il doit obéir, et dès lors qu'il y obéit effectivement de manière inconditionnelle, je ne vois pas bien au nom de quoi on lui refuserait le droit de faire partie de la Nation et d'être une partie constitutive de l'identité nationale.
Une épingle à cheveux sert à épingler des cheveux. Une épingle à chapeau sert à épingler un chapeau. Par suite, une épingle à nourrice ne saurait servir à autre chose qu'à épingler des nourrices. Utiliser le terme épingle à nourrice pour désigner l'épingle de sûreté, utilisée notamment par les nourrices (et donc appelée épingle de nourrice, sacré bordel de vierge enceinte, c'est pourtant simple) pour fixer les langes des mouflets dont elles ont la charge est odieux, aussi odieux que de parler du cul à ta mère plutôt que du cul de ta mère... bon... l'exemple est moyen... faut trouver autre chose...
Comment est né ce livre?
Gilles Vervisch : «Je voulais écrire un livre non pas de vulgarisation mais bien de démocratisation philosophique parce que je crois que les gens sont aujourd'hui en quête de réflexion et de sens. La philo souffre de deux préjugés largement répandus. Pour le grand public, les questions philosophiques ont peu de rapport avec la réalité.
En gros: «La philo, c'est des gros pavés remplis de mots incompréhensibles». Et à l'inverse, il y a du côté des élites une certaine tendance à entretenir cette obscurité. «Moins les gens comprennent plus on est savant», se rassurent-ils.»
La philosophie, c'est amusant?
«Disons que l'humour me sert à faire passer bien des choses. Y compris en classe de philo. Je cherche à réconcilier le public avec une discipline qui peut sembler très spécialisée et qui est finalement universelle. Philosopher c'est, par principe, réfléchir par soi-même… pour ne plus croire au Père Noël, par exemple.»