samedi 5 juin 2010

Nouvel Obs n° 2378 du 3 au 9 juin 2010

La philosophie dans le vestiaire Par Aude Lancelin

...jamais le football n'a suscité autant de passion chez les intellos. Et de polémiques. A la veille de la Coupe du Monde, Aude Lancelin passe leurs essais en revue...

Son engouement persistant pour le foot, Finkielkraut le vit avant tout avec son fils de 21 ans qui l'appelle parfois depuis Los Angeles pour deviser en direct sur un match. « C'est pure hypocrisie ou snobisme social que de nier pour nous le pouvoir de divertissement et d'amusement des choses », s'excuse presque le professeur de Polytechnique en citant « la Crise de la culture ».

Aucun scrupule de cette sorte en revanche chez les trentenaires. Ainsi Gilles Vervisch, agrégé de 36 ans, fait paraître sans rougir une petite philosophie du football : « De la tête aux pieds »(Max Milo, 14,90 euros). Normalien et agrégé de philo lui aussi, Mathias Roux a fondé avec ses frères en 1994 un club d'amateurs où il tenait le poste d'arrière latéral. « Celui où le "pas bon" fait le moins de dégâts.» A 35 ans, il publie de son côté « Socrate en crampons »(Flammarion, 16 euros).

1 commentaire:

  1. Des philosophes qui s'intéressent au foot : est-ce par intérêt sincère du jeu ou par opportunisme commercial et éditorial ? (comme les grandes marques qui se ruent pour associer leur image à celle des équipes qui gagnent). C'est otu de même curieux ce déluge éditorial autour du foot ! Dans ton livre, Vervisch, tu sembles plutôt prendre le prétexte humoristique de faits et de gstes footbalistiques pour donner au lecteur une leçon de philosophie. On peut regretter que le sport ne soit pas pris pour lui-même comme un objet de pensée (comme s'efforce de le faire Isabelle Quéval, par exemple). Mais peut-être est-ce un objet trop pauvre pour susciter la pensée ? Dans ce cas, on ne peut que regretter cet opportunisme éditorial qui n'honnore pas ceux qui le pratiquent...

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