mercredi 29 mai 2013

Sexto

Sexto  n. m.  de "texto" : bref message écrit entre téléphones portables (Le Robert) et de "sexe" : sexe ; poulet* aux hormones.
 
Ce matin sur Le Mouv', alors que Thibaut de Saint Maurice évoquait les nouveaux mots du Robert à grand renfort de Benveniste et d'Aristote, Amaëlle Guiton se déclarait déçue que le mot sexto n'y ait pas fait son apparition. Qu'elle se rassure, le Dico des mots qui n'existent pas et qu'on utilise quand même est là pour combler le vide.
 
Un sexto est donc un SMS à caractère plus ou moins coquinou qu'on envoie à son(sa) che(è)r(e) et tendre(pas besoin de parenthèse ici, ouf) pour l'émoustiller un peu, un genre de billet doux numérique un peu osé, qui grâce à la 3G, à la 4G ou bientôt à la 5G, va savoir, peut même être enrichi d'une photo voire d'une vidéo. On ne mettra jamais assez en garde les gens contre l'utilisation irréfléchie du sexto, qu'il vaut mieux éviter d'envoyer à des gens à qui l'on n'est pas absolument certain de pouvoir faire confiance ad vitam aeternam, car parfois l'indélicatesse de certains peut déclencher des rumeurs dont on se passerait volontiers, voire pire. Après, vous faites bien comme vous voulez, hein...
 
* Poulet : Billet de galanterie (Le Littré)

mardi 28 mai 2013

Les nouveaux mots de Robert


C'est aujourd'aujourd'hui même que Le Robert et Alain Rey ont fait savoir quels étaient les nouveaux mots qui auraient l'honneur d'exister dès la parution de la nouvelle édition du Robert 2014. Pour le Dico des mots qui n'existent pas et qu'on utilise quand même, le constat est sans appel : certains de nos mots devront être sortis d'une éventuelle prochaine édition, puisqu'ils ont été retenus dans cette dernière fournée. Cela n'a rien de surprenant, car ainsi que nous l'annoncions dans notre Dico, la validité de la présence d'un mot dans un tel ouvrage risque  d'être éphémère, car il est possible que son usage se répandant de plus en plus, il finisse par être considéré par les lexicographes officiels qui, pour peu que son étymologie soit un minimum convaincante, l’intégreront dans les dictionnaires des mots qui existent.
 
C'est ce qui est arrivé, notamment, à droit-de-l'hommiste ainsi qu'à conspirationniste. Notre lowcostisation a eu chaud, le Robert n'ayant retenu que low-cost, et Alain Rey a adoubé le verbe dédiaboliser là où nous avions préféré le substantif dédiabolisation. L'adjectif traçable faisait partie de notre short-list pour une actualisation, Alain Rey nous a devancé. Tant pis.
 
Quoi qu'il en soit, nous continuons notre quête inlassablement. N'hésitez pas à nous suggérer des mots, sur ce blog ou sur notre page Facebook.

je révise mon bac ou je regarde Roland-Garros?



Réviser ses examens ou regarder Roland-Garros: que faut-il faire?

La réponse de Platon dans la chronique philo façon de penser sur  le Mouv

mercredi 1 mai 2013

Panthéonisable

« Mais les panthéonisables, comme toujours, se bousculent au portillon. »  Le Monde, le 20/04/2013.

On est panthéonisable quand on est pressenti pour entrer au panthéon, de même qu’on est oscarisable quand on est pressenti pour recevoir un oscar. « Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège », s’écriait un Malraux inspiré en 1964 à l’occasion du transfert des cendres du résistant au Panthéon. Depuis lors, peu l’ont rejoint. Neuf à peine, dont Malraux lui-même 32 ans plus tard, et Alexandre Dumas, le dernier en date, en 2002.
On voit donc que, s’il y a sans doute plus de panthéonisables que de premier-ministrables, il y a moins de panthéonisés que de premiers ministres (le score pour la Cinquième République, à ce jour, n’est que de 10 à 19, autant parler de raclée), et on comprendra donc que si le lexicographe n’a pas encore jugé bon de s’encombrer d’une définition de premier-ministrable, on risque d’attendre encore un peu avant qu’il ne reconnaisse l’existence de l’adjectif panthéonisable. Ce qui est dommage, d’une part parce que quand on est panthéonisable, on le reste généralement assez longtemps, alors que quand on est premier-ministrable c’est souvent éphémère, et d’autre part parce que le mot revient assez bien à la mode en ce moment.
Oui, parce que Dumas, c’était en 2002, et ça commence à faire suffisamment long pour que l’on recommence à se demander s’il ne serait pas opportun de déplacer à nouveau un illustre cadavre ou deux pour leur rendre un hommage national. Les noms de Diderot et de Michelet circulent, ainsi que ceux de résistants comme Pierre Brossolette ou Stéphane Hessel qui pourraient tenir compagnie à Jean Moulin. Quelques femmes aussi sont panthéonisables, et certains voudraient rétablir une certaine parité là où pour le moment on n’en compte que 2 sur 71. Olympe de Gouges et Louise Michel semblent tenir la corde, mais George Sand et Madame du Châtelet reviennent du diable vauvert et pourraient créer la surprise.