samedi 30 mars 2013

Le DICO de ce qui n'a PAS de NOM

C'est une auteure aimable (et admirable), croisée au salon du livre qui a suggéré cette idée en apercevant le Dico des mots qui n'existent pas (et qu'on utilise quand même) : "il faudrait faire un dictionnaire de ce qu'on ne peut pas nommer ou de ce qui n'a pas de nom". L'inverse du dico des mots qui n'existent pas, en somme, qui n'est rien d'autre que le dictionnaire des noms qui n'ont pas de définition. Et quand on parle de "ce qu'on ne peut pas nommer", on ne pense pas à Voldemort, dont on ne doit pas prononcer le nom, parce que c'est mal. Là, il s'agira plutôt de choses qui existent, mais qui n'ont pas de nom. Notre auteure pensait plutôt à des phénomènes paranormaux, du genre: retour de NDE ou EPM (Near Die Experience ou Expérience Proche de la Mort). Comment nommer, effectivement, des phénomènes à peine réels, qui n'ont pas de noms pour la bonne raison qu'il est assez rare de les observer, comme les esprits, les fantômes, les revenants, etc. - "I see dead people". 

Mais finalement, au-delà des phénomènes paranormaux, il y a beaucoup de phénomènes normaux dont on n'a pas le nom; des expériences que tout le monde a vécues, des choses que tout le monde connaît, et pourtant, qu'on n'arrive pas à nommer, parce qu'il n'y a pas de mot pour les désigner. C'est ce qu'on essaiera de faire.
à suivre...      

mardi 19 mars 2013

Bougez avec La Poste !

Bonjour Madame Z.,

J'accuse ici bonne réception de votre lettre du 18 mars m'informant qu'un colis est à ma disposition à l'agence Coliposte de L., où je me ferai une joie de me rendre ce vendredi 22 mars (il m'est impossible d'y aller avant) afin d'en prendre livraison. Je vous prie donc de bien vouloir le conserver précieusement d'ici là, et vous en remercie par avance.

Il me semble toutefois opportun de porter à votre connaissance l'incompréhension qui me taraude à la lecture de ce courrier...

Il y est en effet indiqué que mon numéro d'appartement ne figure pas sur le colis. C'est bien regrettable, il m'est effectivement arrivé à plusieurs reprises d'avoir des problèmes de livraison de courrier à cause de ce détail, et je vous prie de croire que je fais de mon mieux pour porter à la connaissance de mes correspondants l'importance de cette mention. Las, il peut arriver d'une part que certains l'oublient, et je conviens que ces scélérats devraient être châtiés de leur négligence, d'autre part que je reçoive du courrier ou des colis de correspondants inattendus qui n'auraient pas connaissance de ce problème et ne peuvent donc guère être tenus pour responsables, et je dois avouer qu'il me semble fort regrettable, à cet égard, que les personnels de La Poste ne prennent pas toujours soin en ces rares occasions d'approfondir, ô, très légèrement, leurs recherches afin de trouver mon nom pourtant bien clairement indiqué sur ma boîte à lettres, ainsi que vous me le conseillez judicieusement.

Ce qui est surprenant, c'est que bien que vous me précisiez que vos efforts n'ont pas permis de me localiser, vous m'avez cependant, avec les maigres renseignements dont vous disposiez (mon nom et mon adresse, donc...), expédié une lettre à la même adresse lacunaire (je vous excuserai à ce sujet bien volontiers de m'appeler Mademoiselle plutôt que Monsieur, tant il est vrai qu'Olivier est un prénom fort peu répandu et tout à fait équivoque quant au genre de son porteur), qui, elle, m'est parvenue dans un délai bien raisonnable de 24 heures à peine. Vous conviendrez avec moi que l'incohérence peut sembler cocasse, et qu'il est bien regrettable que mon colis n'ait pas été confié à la sagacité du facteur qui m'a délivré cette lettre plutôt qu'à celle, plus douteuse je le crains, de celui qui a concentré tous ses efforts en vue de tenter de me remettre le colis dont il est question.

Sans doute est-ce là le résultat d'une intéressante stratégie de compartimentation des compétences au sein des services de La Poste, stratégie assurément destinée à améliorer constamment la qualité et l'efficacité du service rendu aux usagers. Je ne peux que me féliciter de cette stratégie qui porte indéniablement ses fruits, en ceci qu'elle va me contraindre, pour prendre livraison de ce colis, à effectuer un déplacement dont, très honnêtement, j'aurais préféré avoir à me passer.

Il fut un temps, pas si lointain, où des courriers adressés à un mien ami qui résidait dans une rue nommée Chasselièvre lui parvenaient dans des délais normaux même quand l'expéditeur poussait la facétie (ou l'imprécision) jusqu'à écrire Lapin Chasseur en lieu et place du vrai nom de la rue, voire même à oublier le numéro exact. Nul doute que si le colis dont il est question m'avait été expédié à cette époque, j'aurais déjà pu être en train de prendre connaissance de son contenu, plutôt que de perdre mon temps à rédiger ce courriel.


Bien cordialement,


Olivier Talon
 
Ce qui explique pourquoi je n'ai toujours pas reçu mes exemplaires du Dico...