Le mot swag se répand en effet manifestement assez rapidement aujourd'aujourd'hui, sans qu'on comprenne bien ce qu'il signifie. Ce qui semble certain, c'est que si l'on ne comprend pas le mot swag, on n'est pas cool. De manière corollaire, si l'on est suffisamment ringard pour continuer à utiliser le mot cool, on n'est définitivement pas swag.
On comprendra que dire qu'on est cool à l'époque du swag, c'est comme dire qu'on est chébran à l'époque où on doit être cablé (on se souviendra de la leçon de langage djeun's donnée à Yves Mourousi par François Miterrand, surtout si l'on est assez vieux pour préférer dire cool plutôt que swag). On comprendra surtout que ce mot ne sert pas à grand chose, sinon à signifier qu'on est de son temps.
Pour comprendre le mot swag, mieux vaut en fait ouvrir son dictionnaire d'anglais ou son théâtre complet de Shakespeare dans le texte. Dans le Songe d'une nuit d'été, Acte III Scène I, Puck dit en effet :
What hempen home-spuns have we swaggering here,
So near the cradle of the fairy queen?
Qu'on trouve traduit par :
Quels sont ces rustiques personnages qui font ici les fanfarons,
Si près du lit de la reine des fées ?
Le dictionnaire confirme cette traduction, et le verbe to swagger signifie donc crâner, se donner un air important, se pavaner, bref se la pêter. Quand on se revendique swag, par conséquent, on reconnait être un rodomont et péter plus haut que son cul. Rien de bien reluisant, donc. Personnellement je préfère rester cool, même si c'est ringard.